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• Depuis quand écris-tu ?
Charlotte Bousquet : J’écris depuis que je suis toute petite – original, n’est-ce pas ?
• Te souviens-tu de ton premier texte ? De quoi parlait-il ?
Ch. B. : Ma première histoire marquante a été inspirée d’une héroïne de bandes dessinées, Marada la louve (revue Epic, Claremont-Bolton) : j’avais douze ans et c’était un sujet libre de rédaction. Mon personnage, également nommée Marada, était plus jeune et moins en « formes » que le personnage éponyme, mais je crois qu’elle vivait avec des loups et était une féroce combattante.
• Quel regard portes-tu dessus aujourd’hui ?
Ch. B. : Aucun, puisque ce texte a disparu – soit mes parents l’ont gardé, avec mes cahiers, au fond d’une malle dans la cave, soit il a été, il y a longtemps déjà, recyclé en « Clairefontaine » immaculé.
• Qu’est-ce qui a déclenché ton envie de devenir auteur ?
Ch. B. : Je ne sais pas, cela s’est fait naturellement je crois – par petites touches… Et je dois bien avouer que mes études universitaires (mémoire, DEA, thèse), mêlées – aussi saugrenu que cela paraisse – aux jeux de rôles ont grandement contribué.
• Tes livres favoris ?
Ch. B. : Il y en a beaucoup. Je ne citerai ici que ceux que je relis régulièrement. À la recherche du temps perdu – en particulier : À l’ombre des jeunes filles en fleurs et La prisonnière (Proust). Les Parjures et Par l’épée (Mercedes Lackey), Poèmes antiques, de Leconte de Lisle. La ballade des pendus et les deux Testaments de François Villon.
• Ton univers musical ressemble-t-il à ton univers littéraire ?
Ch. B. : J’écris en musique. La plupart du temps, je choisis la musique en fonction de ce que je vais écrire, mais parfois, c’est la musique qui choisit ce que je couche sur le papier. Le rythme de Lettres aux ténèbres, ainsi, a été donné par La sonate au clair de lune (Beethoven)…. Pour ma trilogie (Le cœur d’Amarantha), j’ai choisi les musiques (classiques ou non) qui m’aideraient à camper une ambiance (énormément de musiques de film et de symphonie, en fait). Et pour mon dernier écrit, Le jeu de l’assassin, j’avais, en boucle sur mon PC aussi bien le Requiem de Mozart que Dark Sanctuary, Dead Can Dance ou la B.O. de Dracula. j’ai rédigé Llorona on the Rocks (actuellement en lecture) avec la grande Chavela Vargas et Queen. Actuellement, pour La marque de la nuit, je baigne dans le Moyen-Âge catalan.
Alors, je ne sais pas si mon univers musical ressemble à mon univers littéraire, mais je crois qu’ils sont intimement liés.
Ch. B. : Proust, Leconte de Lisle, Hugo (poèmes), Villon, Maupassant, Sade, Molière… Et puis bien d’autres. Mais puisqu’il est ici question de fantasy et de fantastique, je citerai Nicolas Cluzeau, Estelle Valls de Gomis, Fabrice Anfosso… J’aime beaucoup, également, Thomas Hervet, Laurent Kloetzer, Jean-Luc Bizien, Xavier Mauméjean, Nathalie Dau et bien d’autres que j’oublie certainement (mais il ne faut pas m’en vouloir, hein ?).
• Tes auteurs étrangers préférés ?
Ch. B. : Arturo Perez Reverte pour la série Alatriste… Don Francisco Quevedo y Villegas pour son mordant, le poète Octavio Paz, Michel del Castillo, E. A. Poe, Mary Shelley… Il y en a énormément, en fait ; là, j’ai découvert Thackeeray et Arriaga, par exemple. Et en matière de fantasy et fantastique plus contemporain : Mercedes Lackey, Guy Gavriel Kay, Orson Scott Card, Anne Rice (pas tout)… La très controversée Laurel K. Hamilton m’amuse également beaucoup.
• Quelles influences ont-ils eues sur ton écriture ?
Ch. B. : Diverses mais présentes (Lettres aux ténèbres a pour personnage principal « Ambre », muse du Narrateur de À la recherche du temps perdu et donc, mélange de Gilberte et Albertine par exemple)… Je suis une véritable éponge et même sans en être consciente, je m’imprègne d’éléments de poésie, de littérature, de scènes qui sont inscrites quelque part dans mon patrimoine génétique d’auteure… Mais ce, je suppose, au même titre que la réalité.
• Ton obsession littéraire ?
Ch. B. : Je ne suis pas sûre d’en avoir.
Ch. B. : Fantômette… J’ai même créé un club d’aventurières dont finalement j’étais la seule membre et je n’ai jamais eu mon costume (lol). Sinon, les récits de James Oliver Curwood, comme Kazan ou Le grizzli dont est inspiré le film de Jean-Jacques Annaud, le cycle de Flicka (M. O’Hara) et celui de L’étalon noir (W. Farley)
Après, il y a cette fameuse bande dessinée, évoquée plus haut, qui m’a, je pense, inspirée quelques héroïnes et personnages de jeu de rôles (même de manière lointaine : belles, intelligentes, farouches guerrières…). Et si vous voulez quelque chose de moins enfantin, de plus littéraire et de plus sérieux : Un amour de Swann. J’avais treize ans, on m’avait dit que j’étais un peu jeune pour le lire. J’ai donc immédiatement sauté dessus et l’ai dévoré en une semaine. À la réflexion, je pense que je me suis fait manipuler..
• Ton héros/héroïne littéraire préféré(e) ?
Ch. B. : Il y a dans chaque roman ou nouvelle un héros/une héroïne, pour moi. Le gitan, dans Un doux parfum de mort (Arriaga) en est un, par exemple. En fait, tout personnage capable de me toucher devient, le temps de la lecture, un héros.
• Ton truc pour vaincre la page blanche ?
Ch. B. : Je n’ai jamais l’angoisse de la page blanche.
• Ton petit plaisir coupable d’écrivain ?
Ch. B. : Le plaisir n’est jamais coupable… Peut-être citer des fragments de poèmes ou d’écrits classiques dans mes romans ? Les « pavés inégaux » viennent par exemple de mon cher Marcel Proust (les pavés inégaux de Venise)…
• Ton petit plaisir coupable de lecteur ?
Ch. B. : Pareil. Le plaisir ne l’est jamais.
• Quels sont les livres que tu relies régulièrement ? Qu’est-ce qu’ils t’apportent ?
Ch. B. : Proust, donc. Pour ce qui est de Mercedes Lackey, allez donc jeter un œil au Faeries n°21 qui lui est consacré.
Proust apparaît régulièrement dans mon existence, non comme un modèle mais comme une muse (au même titre, d’une certaine façon, que Leconte de Lisle ou Villon) – généralement, je cherche une citation, quelque chose de précis et je me laisse emporter par une plume admirable, merveilleuse, dans un tourbillon littéraire, parfois drôle et cynique, parfois profondément tragique – ne serait-ce que parce Proust touche à mon sens au plus profond des sentiments et de l’âme humaine… De plus, les lectures de proust ne se ressemblent jamais. Que m’apporte À la recherche du temps perdu ? L’inspiration.
• Y a-t-il un auteur ou un livre dont tu veux nous parler ou que tu veux nous faire découvrir ?
Ch. B. : Oui. Une demoiselle nommée… – je suis sûre que cela va être une grande surprise pour les gens qui me connaissent (lol) – Estelle Valls de Gomis. Pas seulement auteure, d’ailleurs. Mais également illustratrice, anthologiste, spécialiste du XIXe siècle, rédactrice en chef de la revue Le calepin jaune et éditrice puisqu’elle a fondé LCJ éditions. Elle a écrit deux recueils de nouvelles – Des roses et des monstres et Le cabaret vert – chez Nuits d’Avril. Sa thèse, transformée en essai a été publiée aux éditions Cheminements et s’intitule : Le vampire au fil des siècles. Elle a également publié chez LCJ éditions Les gentlemen de l’étrange, et le sublime Horizon Motel. Les nouvelles d’Estelle − « Circé et la malédiction de Déméter » (dans Le Cabaret vert) a d’ailleurs remporté le Merlin 2007 − sont magnifiques, servies par une plume subtile, drôle, parfois cruelle – et plongent le lecteur dans un univers imprégné par le XIXe siècle des dandys, les roses avec toute leur symbolique, et la mythologie, dont elle s’inspire également. Voilà.
• Essaies-tu de faire passer un message à travers tes histoires ?
Ch. B. : Oui – plusieurs en général. C’était plus évident avec mes deux romans jeunesse – les notions d’amitié, de loyauté et d’affirmation de soi sont plus présentes, mais je crois que je fais partie de ceux, effectivement, qui considèrent qu’il y a quelque chose à faire passer, outre le plaisir d’une histoire, à travers l’écriture – et en y réfléchissant, je crois que le message, sous de multiples formes est le même… À vous de le déchiffrer !
• Quelle est ta passion secrète ?
Ch. B. : Mes passions ne sont pas secrètes… L’équitation, le jeu de rôles… Et puis, récemment, la danse de salon, en particulier le tango et la valse. Sinon, j’ai peut-être un truc du genre vice inavouable… J’adore les films de filles pour filles rose bonbon. Comme « Ever after », « Legally blonde »… Et l’art érotique, voire très, très érotique. Mais j’assume !
• Est-ce que tu t’inspires d’un autre domaine que la littérature pour écrire ? (musique, cinéma, peinture, jeux de rôles, etc.)
Ch. B. : Jeu de rôles, musique et peinture.
• Est-ce que tu te sers de tes écrits pour régler des comptes ?
Ch. B. : Je dois bien reconnaître que l’écriture, c’est assez pratique ! Et la réponse est oui ! Avec les pensées de Kant et saint Augustin, notamment, dans la Trilogie du cœur d’Amarantha… Sur des problèmes de société, aussi. L’alcoolisme « inavouable et inavoué » au Maroc, ou cette fascination malsaine que les gens ont pour les serial killers. Après tout, c’est aussi une manière de faire passer des messages…
• Est-ce que tu te sers de tes écrits pour réinventer un pan de ta vie ?
Ch. B. : Jamais.
• Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour les années à venir ?
Ch. B. : Beaucoup de bonheur !
Propos recueillis par Frédérique Mounier et Chrystelle Camus
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