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• Depuis quand écris-tu ?
Catherine Dufour : Depuis l’âge de 7 ans. Depuis que je sais écrire, au fond.
• Te souviens-tu de ton premier texte ? De quoi parlait-il ?
C. D. : Un poème nommé « L’automne », qui a fait la fierté de mon père. Plus construit ? Une suite d’À la poursuite des slans (un roman de science-fiction de A. E. van Vogt), tant j’avais trouvé le propos de l’auteur insupportablement eugéniste.
• Quel regard portes-tu dessus aujourd’hui ?
C. D. : Ah ! que j’étais jeune.
• Qu’est-ce qui a déclenché ton envie de devenir auteur ?
C. D. : Écrire, je l’ai toujours fait. Être éditée, ça m’a prise à 30 ans, après avoir lu Pratchett.
• Tes livres favoris ?
C. D. : Mémoires d’Hadrien, de Yourcenar, et American psycho, de Easton Ellis. Et Les liaisons dangereuses, de Choderlos Laclos. Pour tout : le style, la pensée, la perfection, la création et l’épuisement d’un monde.
• Ton univers musical ressemble-t-il à ton univers littéraire ?
C. D. : Au sens où l’éclectisme, pour ne pas dire le bordel, domine : oui. Mais si j’ai passé des années la tête dans la musique, c’est moins le cas aujourd’hui, alors que je n’ai jamais lâché les livres, bien au contraire. Ça s’aggraverait plutôt.
• Tes auteurs français préférés ?
C. D. : Uh. Euh. Yourcenar ? En imaginaire français, il y a des bons, en ce moment : Noirez, Monot, Mauméjean, Day, Marchika. Et puis quoi ? Gary ? Salvayre ? Il y en a tellement.
• Tes auteurs étrangers préférés ?
C. D. : Pratchett ! Douglas Adams. Tim Powers, K. Dick, Gaiman, Kristov, que du consensuel, quoi.
• Quelles influences ont-ils eues sur ton écriture ?
C. D. : Je leur ai tout piqué. Surtout à Pratchett. Je ne crée pas : je vole. Mais, en général, je préviens.
• Ton obsession littéraire ?
C. D. : Faire un American psycho à moi. C’est pas gagné.
• Un ouvrage t’a-t-il marqué dans ton enfance ? Lequel et de quelle manière ?
C. D. : Les hommes stellaires, de Leigh Brackett. Mon premier roman de SF. Un grand moment. Et à partir de là, Moore, Asimov, Sturgeon, Merritt et compagnie.
• Ton héros/héroïne littéraire préféré(e) ?
C. D. : Northwest Smith, le cow-boy interplanétaire au regard buriné !
• Ton truc pour vaincre la page blanche ?
C. D. : Avoir un sujet et faire un plan.
• Ton petit plaisir coupable d’écrivain ?
C. D. : Mettre les noms des gens dont je veux me venger dans mes romans, dans le mauvais rôle.
• Ton petit plaisir coupable de lecteur ?
C. D. : Manger les coins des pages de mes livres. Un bon livre a bon goût ; un bon livre est un livre mort.
• Quels sont les livres que tu relies régulièrement ? Qu’est-ce qu’ils t’apportent ?
C. D. : Je relis Yourcenar, Huysmans, Laclos, Flaubert, Bukowski and co, pour le plaisir et voilà tout.
• Y a-t-il un auteur ou un livre dont tu veux nous parler ou que tu veux nous faire découvrir ?
C. D. : Essayez Tim Powers, Le poids de son regard ; et dîtes-vous bien que, vampires mis à part, la vie de ces gens (Byron, Shelley, Keats) était exactement aussi atroce que décrite.
• Essaies-tu de faire passer un message à travers tes histoires ?
C. D. : Toujours. Une vision du monde, plutôt ; un ensemble de réflexions sur la vie, l’univers et le reste. Les mécanismes de la prise de pouvoir dans Blanche Neige et les lance-missiles, par exemple, ou les aléas de l’évolution technologique au XIXe siècle dans L’ivresse des providers, une symbolique du tyran dans Merlin l’ange chanteur, doublée d’une vision assez noirâtre de ce tas de boue qu’on nomme Histoire, et la problématique du deuil, entre autres, dans L’immortalité moins six minutes.
• Quelle est ta passion secrète ?
C. D. : La pâte d’amandes…
• Est-ce que tu t’inspires d’un autre domaine que la littérature pour écrire ? (musique, cinéma, peinture, jeux de rôles, etc.)
C. D. : Je m’inspire de mes rêves. Après, de quoi eux-mêmes s’inspirent, il faut demander à mon inconscient. Le jeu de rôles a joué un grand, eh bien, rôle dans ma vie (Advanced D&D, surtout), ainsi que les arts plastiques en général (peinture surtout). Le cinéma, bien sûr, m’influence, même s’il me paraît parfois trop tonitruant. Ça me ferait suer qu’un de mes livres fonctionne comme un blockbuster.
• Est-ce que tu te sers de tes écrits pour régler des comptes ?
C. D. : Oh oui ! C’est très drôle et absolument imparable. C’est vil et veule, ha ha !
• Est-ce que tu te sers de tes écrits pour réinventer un pan de ta vie ?
C. D. : Ah non. Pour créer un autre monde, peut-être.
• Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour les années à venir ?
C. D. : Plein de livres, té. À écrire et à lire. Et la santé !
Propos recueillis par Frédérique Mounier et Chrystelle Camus
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